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En 2018, son exposition intitulée « Les villes, les rues, l’autre » s’est tenue au Centre Georges Pompidou. Le communiqué de presse rend hommage à une artiste qui « s’engageait toujours à travers ses images en faveur d’une réconciliation avec le réel après les grandes distorsions de la guerre ».
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Qui était Sabine Weiss ?
Sabine Weiss, née à Saint-Gingolph (VS) en 1924 et naturalisée Française. Elle a vécu à Paris à partir de 1949. Son atelier du boulevard Murat est à Paris. La photographe était l’une des dernières disciples de l’école humaniste française, un mouvement né en France après la Seconde Guerre mondiale qui s’intéressait aux personnes dans leur vie quotidienne. L’école compte également des notables tels qu’Édouard Boubat, Robert Doisneau ou encore Willy Ronis.
Sabine Weiss a étudié chez Paul Boissonnas à Genève, où elle s’est définie comme photographe et artisan plutôt que comme artiste, et a toujours eu un goût pour l’humain. Ce sont ses scènes de rue en noir et blanc de personnes anonymes, prises sur le vif, qui l’ont rendue célèbre.
La photographie dans l’âme
Sabine Weiss, achète son premier appareil photo avec son argent de poche à l’âge de 11 ans. Elle se forme dans l’atelier de Paul Boissonnas à Genève entre 1942 et 1946. En 1946, juste après avoir obtenu son diplôme, elle se rend à Paris pour travailler comme assistante de Willy Maywald, un photographe proche du monde de la mode. En 1950, elle ouvre son propre studio dans le 16e arrondissement. Dans la même année, elle rejoint la célèbre agence Rapho, aux côtés de Vogue et de Robert Doisneau.
Dès les années 1950, ses œuvres ont été exposées aux États-Unis. Ce n’est qu’à l’occasion d’une exposition personnelle à Arras en 1978 qu’elle a commencé à être reconnue pour son talent. Depuis, elle a réalisé de nombreuses expositions en France et à l’étranger. Elle a été décorée Officier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 1999. Elle également reçut le prix Women in Motion pour la photographie en 2020.
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Les souvenirs laissés
En 2018, Sabine Weiss expliquait son travail : « ce qui m’intéresse vraiment, ce qui me touche, c’est un petit vieux qui vient chercher sa petite vieille, une image où on sent la confiance. C’est la sensibilité : on voit l’indécision de l’un ou la joie de l’autre. C’est la seule chose qui me plaît vraiment. »
Florian Ebner, directeur de la photographie au Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, a déclaré à l’annonce de son décès : « À côté de ses pairs, Robert Doisneau et Willy Ronis, Sabine Weiss a forgé l’image de la ville humaniste des années 1950. L’artiste a photographié la solitude existentielle et la mélancolie douce des rues, les jeux d’enfants, dans les nouveaux grands ensembles et, en studio, le chic renaissant de la mode. Avec la disparition de Sabine Weiss, nous perdons le dernier témoin de cet âge d’or de la photographie parisienne. Mais nous gardons dans nos collections des tirages d’époque, des images de Paris, New York et Moscou, qui témoigneront toujours de son regard bienveillant sur le monde ». Cette installation abrite plus de 100 œuvres de la photographe.